Octobre 1993, notre équipe de 5 bikers et 1 photographe prépare ce Raid depuis 6 mois. Après un passage de 48 heures dans la capitale algérienne où apparaissaient déjà les troubles de la triste période que nous connaissons, nous prenons la direction du sud pour Tamanrasset à prés de 2000 km de là.


Arrivée à Tamanrasset, rencontre et premiers contacts  avec Khadi le guide Touareg qui nous accompagnera durant tout le périple et tiendra compagnie dans le 4X4 à Jean-michel notre photographe / caméraman pour notre tour du massif du Hoggar dans le Sahara Algérien.

Le véhicule assure  le transport des pièces détachées, du matériel de bivouac, de la nourriture, de la pharmacie et de nos affaires personnelles.

Cette logistique a été adoptée pour nous permettre des étapes en VTT relativement rapides, dans un rythme sportif afin de savourer au mieux le fun du pilotage dans ce décor grandiose, sans être surchargé de matériel sur le VTT. Chacun de nous dispose d'un sac dorsal de chez Camel-Back, avec environ 2 litres d'eau, un jour de ration alimentaire et de barres énergétiques, une boussole, une couverture de survie, un nécessaire de réparation et son passeport, une paire de lunettes de soleil, un casque VTT, un tube de crème solaire, un foulard anti-sable.

Ce périple dura 8 jours sur environ 700 km de pistes qui se sont révélées tour à tour rocailleuses, sableuses, de tôle ondulée ou de latérite.Notre parcours bien rythmé passait par Tamanrasset, Tamekrest, Tazrouk, Ideles, Irafok, Issakharassenne, l'Assekrem, l'Ermitage du père de Foucault, Afilal, puis retour sur Tam avec quelques variantes qui nous permirent de découvrir de superbes zones hors pistes.

Lever à l'aube pour cinq heures d'effort le matin. A midi, deux heures de pause, imposées par le respect des traditions de notre guide et ami qui persista à faire la cuisineau feu de bois... puis l'aprés-midi, trois à quatre heures de VTT pour arriver à chaque fois, à un lieu de bivouac féerique choisi par Khadi qui à réussi l'exploit de nous trouver régulièrement de l'eau dans ce décor sec et désolé.

Coté physique : relativement dur... chacun d'entre nous a perdu de 5 à 8 kg durant les 8 jours de vélo. Le changement de mode de nutrition et les quantités d'eau traitée absorbées au quotidien  furent fatales pour les intestins (environ 7 litres jour par biker). La tôle ondulée qui recouvre 50% du parcours a un effet destructeur sur les bras, et les épaules malgré nos fourches à amortissement. Les portages dans les oueds devenaient alors des moments de détente pour les muscles tétanisés malgré un sable profond ralentissant considérablement notre progression.

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Descente vers imalaouene...

Selon la tradition Touareg, nous avons eu droit au plat traditionnel, la tagella, sorte de ragoût de chameau accompagné de pain cuit sous la braise à même le sable.
Pour clore chaque repas, l'immanquable cérémonie du thé avec ses trois tournées que nous acceptions volontiers tant ce breuvage nous à donné l'énergie de continuer encore plus fort et nous a sûrement fait bénéficier plus que prévu des longues nuits étoilées du Hoggar.

Les vélos, hormis une vingtaine de crevaisons, rien à signaler. les vélos souffrent peut être autant durant le transport aérien que dans le sable du désert. Ils en reviennent en général un peu fatigués, très poussiéreux mais en bon état de marche...En 93 nous étions tous équipés de suspensions avant RockShox. Nous avions pour VTT un GT RTS2, un MSRacing Alu, un Sunn 6003 vitus, un Sunn 4002, et un Peugeot Grizley.

Coté climat : froid la nuit en altitude, les bivouacs à la belle étoile ont été possibles sauf la nuit avant la montée sur l'Assekrem ou la chute brutale des températures et un vent violent nous ont obligés à monter les tentes, Kadhi dormi dans le véhicule et réussit même à s'enrhumer. Chose extraordinaire et rarissime selon notre guide il a plut cette nuit là.

La journée, le climat est idéal pour faire du vélo. Seule est pénible la déshydratation de la bouche due à l'air très sec, la solution est de boire environ toutes les 15 minutes. Cet air sec limite totalement la transpiration, ce qui d'un certain coté nous a évité de sentir trop mauvais malgré l'impossibilité de se laver régulierement à l'eau claire durant le périple.

La solution idéale de lavage est la calinette pour bébé qui nettoie, désodorise et rafraîchit... parfaite pour les parties les plus intimes. De plus, elle disparaît totalement au feu. Essentiel, détruire ou emporter nos déchets ! Car si le désert laisse des traces chez l'homme qui le traverse, la réciproque ne doit pas être imaginable.
Les populations locales ont déjà toutes les difficultés du monde à traiter leurs ordures, en fait tout est jeté à l'exterieur, les sacs plastiques et les boites de conserves sont là pour un millénaire à former une barrière colorée autour de chaque village, n'en rajoutons donc pas de notre coté.

 

Les ravitaillements : des puits sont accessibles à Tazrouk, Ideles et Irafok à condition de traiter l'eau, ce qui a malgré les précautions prises a tout de même accéléré nos problèmes gastriques, ce n'est pas l'idéal en vélo !...

Des sources sont aussi présentes à Tamekrest (petit filet d'eau au ras de la roche et flaque où s'abreuvent les chèvres et chameaux), à Issakharassenne (grande guelta sur les hauts plateaux à une journée d'Irafok) à Tahinkekart (source fraîche au milieu des rochers avec des plants de lauriers roses et des bouquets de menthe,un petit paradis), et à Afilal (grande guelta en redescendant de l'Assekrem vers Tam, selon le niveau de l'eau le bain est même possible, (le seul au bout de 7 jours) ou se trouvait à l'époque "l'hotel des milles étoiles" cabane en pierre sur la route de l'ermitage avec pour seul occupant celui que Khadi appelle affectueusement "le chacal de la source" qui se dit lui même "hoggariste affairiste avec les touristes". L'eau de ces gueltas n'est pas consommable.

Coté paysage : c'est le choc émotionnel que l'on peut expliquer que par le bonheur, la volupté béate, l'euphorie de savourer chaque instant et de pédaler dans ce décor minéral et ouvert.

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Les vaisseaux du désert...

On ne va pas au Sahara sans ressentir un trouble. Le duo avec la nature où se réalisent aussi totalement l'espace, l'immensité, l'infini, a quelque chose qui dépasse la raison. Quelque chose qui nous a donné la force de puiser au fond de nous-mêmes pour fournir la motivation de cet effort physique. Voilà un brin d'expérience et d'aventure partagés, tel est le but de ce site. En suivant les autres albums vous pourrez découvrir les autres Expédition VTT au Yémen, en Jordanie et au Sinaï...

 

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